La banque BNP Paribas a annoncé ce matin avoir dégagé un bénéfice net record de 7,8 milliards d'euros en 2007, alors que sa concurrente Société Générale est empêtrée dans une crise qui a fait fondre le sien à 700 millions d'euros environ, soit environ dix fois moins.
Compte tenu des révélations faites la semaine dernière par la Société Générale, BNP Paribas avait annoncé qu'elle publierait mercredi des résultats provisoires, pour rassurer les marchés, avant de communiquer ses résulats définitifs, comme prévu, le 20 février.
La première banque française par la capitalisation boursière a vu son bénéfice net «estimé» (non encore édité) progresser de 7% en 2007, malgré la crise des subprime qui l'a conduite à passer au quatrième trimestre pour 589 millions d'euros de dépréciations et 309 millions de provisions.
Au total, la crise des crédits immobiliers à risque venue des Etats-Unis a coûté à BNP Paribas près de 900 millions d'euros sur ce trimestre, après 377 millions d'euros au 3ème trimestre 2007 (262 millions de dépréciations et 115 millions de provisions).
Au quatrième trimestre, la banque française a vu son résultat net reculer de 42% mais il reste bénéficiaire à environ 1 milliard d'euros.
La Société Générale avait pour sa part annoncé jeudi dernier des dépréciations de 2 milliards d'euros au quatrième trimestre, sans préciser le montant de ses provisions. Un chiffre qui, ajouté à une perte de 4,82 milliards d'euros attribuée à un de ses traders, l'a plongée dans une crise profonde et a ramené son bénéfice net annuel pour 2007 entre 600 et 800 millions d'euros.
Cette annonce de profits élevés malgré le contexte de crise ne devrait pas manquer de relancer les spéculations sur un possible «raid» de BNP Paribas sur sa concurrente, dont elle avait déjà tenté de s'emparer en 1999.
source :
libération