Le procès de Jérôme Kerviel en appel pourrait prendre un tournant ce matin. Un témoin assure que la Société générale a volontairement "chargé" les comptes de son trader. La banque a déjà entrepris de minimiser l'impact de ce pavé devant les juges.
Jérôme Kerviel à l'ouverture de son procès en appel le 4 juin. © Reuters Julien MuguetIl affirme que Jérôme Kerviel n'est pas responsable des près de 5 milliards d'euros de pertes dont l'accuse la Société générale. Philippe Houbé, un salarié d'une société de courtage filiale de la banque, devrait expliquer aux juges que ses "supérieurs ont tout vu, tout su".
Les subprimes en toile de fondSelon son récit à Libération, "la banque connaissait l'ampleur des engagements de Kerviel dès l'année 2007. Ils ont regroupé toutes les opérations perdantes du desk et l'ont chargé au maximum", jusqu'à devoir enregistrer 4,9 milliards de pertes en janvier 2008. Un part significative de cette somme correspondrait alors à des pertes liées aux subprimes, des prêts hypothécaires qui se sont avérés pourris à l'éclatement de la bulle immobilière américaine.
De "gigantesques mensonges"Avant même de témoigner à la barre, Philippe Houbé a été contré par un responsable de la banque. Un ancien supérieur de Jérôme Kerviel a qualifié hier sa thèse de "gigantesques mensonges".
En première instance, en 2010, Jérôme Kerviel a été jugé seul responsable de la perte de la banque, condamné à trois ans de prison ferme et à des dommages et intérêts de 4,9 milliards d'euros.
source : France Info
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